Un dessin est toujours émouvant.
Peut-être parce qu’il montre l’enfance. Un moment de l’enfance. En tout cas des traces. Et qu’il parle d’elle à travers ses contours mal assurés.
Il est aussi un prolongement logique à la main. Il va de soi. Juste un crayon ou plusieurs. Une couleur ou d’autres.
J’ai choisi ces trois dessins parce qu’ils me sont chers :
Harumi Klossovska de Rola dessine des bijoux et écrit des histoires formidables autour de ses créations, inspirée en cela par John Galliano pour qui elle a travaillé et qui lui a transmis ce virus du bijou-histoire. Un bijou, avant de prendre forme, doit vivre sa vie sur un papier et en couleurs... Belle Harumi qui ressemble à ses dessins et à ses bijoux...
Les enfants d’une Eglise Ortho-
doxe dans le périgord ont dessiné cette arche de Noé en 1972.
Le dessin devrait représenter des animaux mais non. Celui-là montre un ciel où tout est grand, bleu, blanc, tourbillonnant de possibles. Et une mer déjà si présente... et jaune !... et pleine de poissons. Les animaux sont d’ailleurs tout petits. Inexistants ou en devenir. Et l’arche presque une chimère. J’adore ce dessin. Anachronique et beau.
Les enfants voient décidément beaucoup de choses.
J’aime la simplicité de Kokoschka.
Sa naïveté aussi.
Sa peinture est comme une histoire racontée aux enfants.
Belle.
Accessible.
Loin des artifices.
C’est un peintre de l’audace, en ce sens qu’il ose être touchant.